28/03/2007

De Bécassine à Mam'Goudig



Bécassine -première héroïne de la BD- a fêté ses 100 ans en 2005.

Certains voient en elle une caricature d’une Bretagne asservie et attardée. D’autres affirment que c’est une fausse naïve, une fausse faible au cœur d’or qui a toujours fait de la résistance.

Bécassine -alias Annaïck Labornez- est née à Clocher-les-Bécasses, non loin de Quimper, selon ses «pères», le dessinateur Pinchon et l’auteur Caumery. Elle voit le jour dans «La semaine de Suzette». Avec elle, on traverse le siècle, on vit la crise de 29, l’exode rural, le Front populaire, la guerre et la Résistance. Mais qui est-elle?

Pour le réalisateur Serge Moati, elle est «fidèle mais pas servile».
Pour l’actrice Anny Dupérey, « Ce sont des souvenirs qui sonnent comme quelque chose de pas très sympa. Des images d’une France colonialiste, avec la bonne Bretonne (qui, comme par hasard, n’a pas de bouche!) qui serait un peu l’équivalent du bon noir... »
Pour le «Breton» Paco Rabanne, réfugié à Ploujean, près de Morlaix pendant la guerre: «C’est vrai, dit-il, les Bretons étaient mitigés et ne savaient pas trop s’il fallait rire ou protester».

Il y a donc les pro et les anti-Bécassine. Les anti voient en elle le symbole de la soumission à la bourgeoisie. Puis, il y a ceux qui pensent qu'elle symbolise plus «le bon sens et l’amour».

L’écrivain Pascal Bruckner voit en Bécassine une fille «un peu niaise, mais en apparence seulement, puisqu’elle parvient à déjouer tous les pièges et les méchancetés des notables!».
Pour Chantal Goya, «Bécassine fait rêver. C’est l’essentiel». Chantal Goya continue à faire vibrer les salles avec l’inoxydable «Bécassine, c’est ma cousine!»



Mam’Goudig, la revanche de Bécassine.






Une drôle de dame, cette Mam’Goudig.


Elle s’est fait connaître il y a quelques années dans des aquarelles aux couleurs tendres et images naïves.

Puis son concepteur, Jean-Paul David, ancien créatif publicitaire, a décliné l’icône sur différents objets: papier à lettres, statuettes, bouteilles de liqueurs, caramels ou tapis de souris sont aujourd’hui frappés de la silhouette gironde surmontée d’une coiffe blanche.

Autant Bécassine -autre icône- incarnait une Bretagne passéiste, folklorique et soumise; autant Mam’Goudig est plutôt une mamie à qui on ne la fait pas, une qui porte la culotte, tendre et polissonne, nantie d’un sens certain de l’humour.

Jean-Paul David a commencé à plancher sur l’album en 2001. 10.000 exemplaires de «Breizh de comptoir» sont dans les bacs en 2002. Huit petites histoires en 48 planches qui racontent du quotidien, des tranches de vie de Mam’Goudig et Péchou, son mari.




Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder au site de Mam'Goudig.

Aucun commentaire: